Cavalcade Forestière.

Cavalcade Forestière.

Bill inspira profondément les odeurs de bois et de résine, ferma les yeux, fit quelques pas aveugles à travers le doux feuillage… et percuta Tom, qui c’était arrêté pour regarder la vue spectaculaire sur la verdure luxuriante qui s’offrait a lui.
Ils se retrouvèrent tout les deux par terre, embourbés dans la gadoue.
_ TOM ! Hurla Bill en écartant de son visage des mèches de cheveux gluantes de boue. COMBIEN DE FOIS J’ T’AI DIS DE…
_ ... ne pas t’arrêter brusquement sans prévenir, je sais, coupa l’interpellé. Tu radotes, mon p’tit Billou !
Bill poussa un soupir excédé et se releva tant bien que mal.
Il glissa deux fois.
Tom éclata de rire.
Bill s’apprêtait à répondre le plus méchamment possible, rien que pour jouer le jeu de son frère, lorsqu’une furie sortit des buissons en quatrième vitesse et le percuta.

Suite ?

Suite ! J'aime bien le début !

Il tomba, les yeux grands ouverts emplis de surprise, sur un Tom toujours assit dans la boue qui se retrouva avec deux autres corps sur le ventre.
L’amas de corps, pêle-mêle, demeura inextricablement lié durant quelques minutes, pendant lesquelles on n’entendait que le halètement continu de la personne qui les avait percutés et qui cherchait à reprendre son souffle.
Un halètement qui se transformait en martèlement des nerfs, et qui vibrait dans la tête comme une abeille géante _ et gênante.
Bill songea brièvement que, pour être épuisée comme ça, la personne en question avait du traverser au moins la moitié du pays, et sûrement plus.
Il n’avait peut être pas tord…
Tom, enfouis sous cet amas de corps, avaient des pensées beaucoup plus négatives.
Et un peu futiles sur les bord, même.
¤ Mais pourquoi ce putain [| Excusez la grossierté du mot en question |] de manager a-t-il tenu à ce qu’on fasse des foutues randonnées ?! ‘C’est pour votre santé ! Un grand bol d’air et un peu d’exercice vous feront le plus grand bien !’ qu’il nous a dit. J’ t’en donnerais, moi, des bols d’air et d’l’exercice ! Si c’est pour se retrouver enterré vivant, j’voies vraiment pas l’intérêt ! >.<’’ ¤

Sacré Tom =)

Mais j'aime bien son sal caractère enfantin.

Suite !

Mdrrrrrr' !
Tom. Je lui en fais toujours voir de toutes les couleurs je crois x')

_ Bon ça bouge là haut ? S’énerva t-il.
Bill grimaça lorsque la personne qui avait squattée son dos se retira. Elle était vachement lourde !
Il se releva juste à temps pour la voir faire mine de s’éloigner.
Il la retint par le bras.
_ Hey, mademoiselle, vous allez où comme ça ?
Car c’était une superbe jeune fille, avec de longs cheveux blonds aux reflets dorés et de grands yeux vert émeraude, merveilleusement semblables aux yeux des grands félins sauvages.
L’éclat qui brillait dans ces yeux là, à cet instant, était celui de la peur.
Tom, qui s’était relevé, tout dégoulinant de boue, sembla oublier momentanément ses problèmes et émit un sifflement.
Un sifflement admiratif, que Bill connaissait bien : Tom le Grand Prédateur venait de se trouver une nouvelle proie.
La proie en question avait bon nombre d’écorchures, probablement l’œuvre des branches basses, et de la terre sèche, humide, ou même crayeuse un peu partout. Mais cela n’entrait pas du tout en ligne de compte.
Elle ne sembla même pas s’apercevoir de la présence de Tom, et concentra son attention sur son souffle difficile à dompter et sur Bill, qui attendait, la tenant toujours.
_ Il… Elle… Ca… ça me suit… pas de temps à perdre j’ai peur ça va me tuer ça va nous tuer il faut partir ! Débita t-elle d’un trait.
Bill, sans la lâcher, conscient qu’il avait affaire à une belle âme en détresse, haussa les sourcils :
_ Ecoutez mademoiselle, je ne doute pas que ce que vous venez de dire est très important, mais ne pourriez vous pas répéter un peu plus posément ? Parce que, vous comprenez…
Mais sa phrase fut interrompue par un bruit de cavalcade et de craquements de brindilles.
Comme si un rhinocéros lancé à pleine puissance arrivait au galop sans ce soucier une seule seconde de les écraser.
Quel qu’il soit, le mystérieux « ça » de la jeune fille était maintenant derrière eux.
_ Pas le temps ! Hurla t-elle, hystérique, avant de se mettre à courir.

Bill, surpris, fut entraîné par la jeune fille. Même une fois qu’elle en eu enclenchée la quatrième vitesse, il ne la lâcha pas.
Tom resta un moment sans réaction, complètement sonné par le fulgurant départ de son frère, mais il n’eut pas le temps de prononcer le « Où est-il passé ? » qui lui trottait dans la tête à haute voix. Ca arrivait, et ça faisait de plus en plus de bruit.
_ AH ! ATTENDEZ MOAHAHAHAHAHAHAHA !! S’époumona t-il en se lançant à la poursuite de Bill et de la jeune fille.
Seule ombre au tableau : il ne savait pas du tout quelle direction ils avaient pris !
_ OH MERDEUHHHHH !! Les salauds !
Des larmes de peur et de rage se mirent à couler sur ses joues, semblables à des sillons de désespoir ou à d’amères ruisseaux de tristesse.
« Pourquoi cela n’arrive qu’à moi ?! »

Bill suivait toujours la fille.
Elle semblait accélérer à chaque pas, alors que lui ralentissait sans cesse.
La peur donnait des ailes, mais la stupéfaction non.
Il risqua un coup d’œil par-dessus son épaule : aucune trace de son frère ou de la mystérieuse chose.
Ils ne couraient donc, pour l’instant, aucun danger.
Bill voulait deux choses ; s’arrêtait et avoir la réponse à ses questions sur la fille et la chose.
Il ne voyait qu’une chose à faire.
Il se laisse doucement distancer.
De un pas.
De trois pas.
De cinq pas.
Il avait lâché la jeune fille depuis le premier écart de distance entre eux.
Il était donc libre de ses mouvements.
Il prit une longue et profonde inspiration, fit quatre pas d’élan à toute vitesse et sauta.
Risqué. Très risqué.
Pour plusieurs raisons.
Déjà, il risquait de rater sa cible et de s’étaler au sol.
Ensuite, il risquait de la blesser et de se blesser, par la même occasion, si il l’atteignait.
Mais le jeu en valait la chandelle.

Ok, j'me pose des tonnes de questions sur cette fille !

Tom le Grand Prédateur (?!) mdr ! Quel beau surnom ! ça va bien avec le cadre en plus ! Fin bon, c'est Tom quoi ! xD

"AH ! ATTENDEZ MOAHAHAHAHAHAHAHA " > J'adore, j'adore, j'adore ^^
Tout comme le moment où elle se met à courir et que Bill est "emporté" avec ellle ! xd

SUITE !!! Very Happy

P.S : Paure Tom, tu t'acharnes sur lui ! lOl

Mdrrr'
J'espère qu'il va me pardonner XD
Et ce n'est que le début huhu x')

Tom ne cessait de lancer des regards anxieux derrière son épaule.
Cela faisait un bout de temps qu’il courait.
Il avait un douloureux point de côté sous l’aisselle droite, la boue séchée qu’il avait sur le corps commençait à se craqueler, et il était tombé cinq fois, pour l’instant du moins.
Ha oui : et il avait réussit à semer… la créature.
Ce n’était pas pour autant qu’il avait arrêté de courir. Mais malgré sa frousse démentielle, il allait devoir s’y résoudre.
Il clopine plus qu’il ne coura encore cinq minutes avant de tomber lourdement, tête la première, dans l’herbe verte et douce.
Il poussa un long soupir.
_ ‘J’su’ mort, murmura t-il en un râle sourd, à peine audible.
Il grimaça.
Il allait devoir se lever. Il ne pouvait pas rester là toute l’après midi.
Ou plutôt, il ne voulait pas. Rien que le fait d’envisager de retomber sur La Chose lui foutait les jetons, et pas qu’un peu.
Mince, il était encore jeune ! Aucune envie de mourir maintenant.
Il s’assit en grognant.
Il tenta bien de se relever, mais c’était peine perdue. La seule chose qui aurait pu le stimuler était la peur, et pour l’instant elle s’était heureusement calmée. En surface du moins… Tout au fond de lui, tels d’immondes spectres indésirables, elle croissait encore, froide, glacée, présente.
Il remarqua alors que les arbres avaient l’air plus lugubres. Beaucoup plus lugubres. Il frissonna.

Au même moment, ou presque, Bill percuta la jeune fille de plein fouet.
Extrêmement douloureux, et il ne vous conseille certainement pas d’essayer.
Ils tombèrent sous la violence du choc, ou plutôt basculèrent et roulèrent sur le sol caillouteux et humide.
C’était une sensation désagréable, mais elle lui rappelait les jeux de son enfance, de manière confuse et diffuse.
Il se retrouva au dessus d’elle, le nez dans ses cheveux.
Il huma longuement son parfum.
Il sentait le cœur fragile et chaux de cette ange tombée du ciel battre contre son torse.
Verdict ?
_ Vous êtes une fille délicieuse, lui murmura t-il au creux de l’oreille.
Sans vraiment avoir le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait, il se retrouva un mètre plus loin, les quatre fers en l’air.
Il apprit alors deux ou trois choses plus ou moins utiles à savoir.
De un, les conseils à la noix de Tom ne valaient pas un clou. Ou alors il leurs était incompatible.
De deux et de trois, la Miss en question avait une fameuse répartie et une force surprenante pour son petit acabit.
_ Espèce de petit pervers ! S’écria t-elle.
Ha oui, et une quatrième : elle pouvait avec une voix délicieusement tranchante.

_ Bill ! Biiiiiiiiiiiiiiiil ! Euh… la Fille ! BiiiiIIIiiIIIiiiIIIiiiiil ! La FiiIIIIiiiiiiIIIiille ! Mais répondez merde !
Seul le murmure voluptueux et à peine audible du vent entre les branches et le feuillage des arbres lui répondit.

Bill se releva en grimaçant.
Oula… il avait drôlement voltigé.
_ Désolé, s’excusa t-il.
Il prit son petit air de chien battu qui avait le don d’attendrir les filles.
Celle-ci ne sembla même pas le remarquer, trop occupée à scruter les alentours.
Bill soupira.
_ C’est bon, ce machin nous suit plus…
_ Qu’est-ce que t’en sais ? Rétorqua t-elle.
Bill haussa les sourcils.
Elle leva les bras vers le ciel, l’air pitoyable.
« Un ange déchu » pensa Bill.
Cela le troubla.
_ Désolée. J’ai peur, c’est tout. J’ai très peur.
Bill hocha la tête et désigna un gros rocher près de lui.
_ Tu viens t’asseoir ? Demanda t-il gentiment.
La lueur de peur se ralluma dans les yeux de la mystérieuse jeune fille.
_ Au moindre bruit, on décampe, précisa t-il.
Elle ne répondit rien mais vint s’asseoir, avec seulement une légère réticence.
Il en fit autant.
Elle ne parut pas se tendre lorsqu’il s’assit près d’elle. Cela le rassura. Au moins, elle ne le craignait pas, lui. Ou pas autant que La Chose.
_ Bon… Qu’est-ce que tu sais de… cette chose ?
_ Rien.
Réponse nette, précise et tranchante.
Des larmes vinrent briller dans ses yeux.
Désespoir, terreur, lassitude. Tout cela s’entremêlaient dans ses yeux si beaux et si agréablement sauvages.
Elle se mordit la lèvre inférieure.
_ Rien. C’est ça le pire, murmura t-elle.